2°) La radiothérapie

 

  Le principe de la radiothérapie est des plus simples : il s'agit d'exposer les cellules cancéreuses à une ionisation, c'est à dire une émission de radiations qui va altérer la composition de l'information génétique des cellules cancéreuses. De nos jours, les spécialistes ont à leur disposition un éventail très large de qualité et de quantité de radiations ionisantes.

Ce matériel génétique contenu sous la forme d'ADN subit des transformations, qui rendront la cellule incapable de se reproduire. Cette "stérilisation" réduit ainsi la reproduction anarchique de ces cellules malignes, responsables du cancer. Cependant, les cellules normales peuvent également être affectées par ces radiations, mais leur taux de réparation est supérieur à celles des cellules cancéreuses. Cet "effet différentiel" explique le bénéfice de la radiothérapie. Mais la limite est parfois si fine, que ces traitements sont bien souvent accompagnés de nombreux effets secondaires. Ainsi, la mission du radiothérapeute est de réussir à tuer les cellules cancéreuses et à préserver les cellules saines. Cette double tâche comprend cependant quelques risques, qui sont le prix à payer pour guérir.


Quelques techniques de radiothérapie

 

La radiothérapie externe :

C'est la plus connue et la plus utilisée. Elle est généralement offerte en consultation externe. Dans bien des cas, les traitements sont administrés chaque jour, du lundi au vendredi, durant plusieurs semaines. Avant le début du traitement, une séance de planification est organisée. Le radiothérapeute règle les détails du traitement au moyen d’un appareil appelé simulateur. Il permet de prendre des images ou des scintigrammes et d’ainsi visualiser l’endroit à traiter. Ces images aideront l’équipe de radiothérapie à planifier le traitement et à décider de quelle façon les rayonnements doivent être dirigés vers votre corps. Suite à cette séance le traitement peut commencer. La séance dure quelques minutes. Lorsque tout sera prêt pour le traitement, les radiothérapeutes quitteront la salle et mettront l’appareil en marche. Le patient ne verra pas les rayonnements et ne les sentira pas. Le traitement en lui-même est indolore.

 

-  La curiéthérapie :

La curiethérapie une technique spécifique de radiothérapie qui consiste à délivrer des rayonnements à partir d'une source radioactive implantée dans l'organisme, dans la tumeur même,  ou à son contact. Ces rayonnements ont pour finalité de détruire les cellules cancéreuses... en tâchant au maximum de préserver les tissus ou les organes sains avoisinants. Ce traitement s'applique généralement aux tumeurs de petite taille et assez faciles d'accès. Il arrive que la curiethrérapie soit utilisée pour éviter une opération qui risque d'être assez mutilante. Elle est principalement indiquée pour des cancers ORL (gorge), pulmonaires, digestifs, gynécologiques, et des cancers de la prostate.

 

-  La radiochirurgie :

La radiochirurgie ou stéréo radiothérapie est une technique utilisée par les neurochirurgiens ou les radiothérapeutes. C'est une technique non invasive permettant de traiter des malformations artério-veineuses, des tumeurs bénignes le plus souvent ou plus rarement des cancers (métastases cérébrales surtout) sans avoir recours au geste chirurgical. Elle consiste à irradier une zone du cerveau de manière très précise, cette irradiation se faisant dans des conditions dites stéréotaxique. Cette technique opérée à l'aide d'un irradiateur spécialisé (accélérateur linéaire ou multiples sources de cobalt 60) ou de collimateurs additionnels sur un accélérateur linéaire traditionnel permet de traiter des cibles de petite taille (typiquement de diamètre inférieur à 3 cm), mais aussi d'effectuer des traitements dits "fonctionnels". Elle diffère de la radiothérapie traditionnelle, par le fait que, le plus souvent, le but n'est pas un effet différentiel (la radiothérapie traditionnelle utilise le fractionnement de la dose pour permettre la réparation des tissus sains). Son avantage par rapport à une opération chirurgicale traditionnelle est qu'ellle permet d'atteindre des zones normalement inaccessibles pour un chirurgien sans causer de gros dommages 


 

Autre techniques :

 


 

-  Radiothérapie curative :


Comme son nom l'indique, l'objectif est d'irradier toutes les cellules cancéreuses afin d'entraîner le contrôle voire la guérison du cancer. Cela implique l'absence de lésions à distance. Elle est indiquée dans environ la moitié des irradiations. Elle peut être utilisée seule ou en association avec la chirurgie ou la chimiothérapie.
La dose nécessaire dépend du type et du volume de la tumeur, certaines étant très radio-sensibles alors que d'autres sont radio résistantes. Il faut veiller à ce que la dose permettant le contrôle tumoral soit inférieure à la dose de tolérance critique des organes, ce qui implique une technique rigoureuse au risque de ne pas délivrer une dose suffisante et d'avoir une récidive locale ou au contraire de délivrer une dose excessive et d'entraîner un effet secondaire. 
 

-  Radiothérapie palliative :

 

L'objectif n'est pas ici de guérir le cancer mais de soulager le patient par de légères doses, permettant d'atténuer la douleur résultant de cancer trop avancé pour être soigné. Elle s'adresse aux cancers trop évolués localement ou métastatiques. Le traitement étant palliatif, il doit être de courte durée et peu agressif, pour entraîner le moins de désagréments possible au patient.
 

     - Radiothérapie symptomatique :

Son objectif est de soulager un symptôme majeur particulièrement gênant pour le malade. Son efficacité est :

  • Antalgique : L'effet antalgique de l'irradiation est quasiment constant et se manifeste rapidement en quelques jours. Elle est souvent utilisée dans les douleurs des métastases osseuses. La disparition de la douleur se produit dès les premières séances.
  • Hémostatique : Dans le cas des hémorragies persistantes que l'on retrouve parfois dans des cancers du rectum, de la vessie, ORL ou gynécologiques, quelques séances de radiothérapie entrainent l'assèchement et l'arrêt du saignement.





Le cobalt 60 est l'isotope du cobalt .En médecine, on a longtemps utilisé des sources de cobalt 60 en radiothérapie, mais cette technique avait l'inconvénient de devoir se débarrasser tous les cinq ans d'une source encore très radioactive susceptible de causer des accidents, sans compter le fait que le cobalt a tendance à partir en poussières ; on utilise aujourd'hui des accélérateurs linéaires, bien plus sûrs et contrôlables.

 

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